Partout, on dit aimer les enfants. Pourtant, on les aime bien différemment si on en juge par les mille et une manières de les élever, de les éduquer, de les protéger ou de leur apprendre l'usage du monde.
En multipliant les points de vue, en croisant les regards, qu'apprend-on sur le métier de parent, la façon de le concevoir, la manière de l'exercer ? Qu'est-ce qui change d'un pays à l'autre ? Qu'est-ce qui ne varie pas d'une culture à l'autre ? Et cet amour dont on se targue partout suffit-il ?
Bref, de quoi les enfants, tous les enfants, ont-ils vraiment besoin pour bien grandir ?
En multipliant les points de vue, en croisant les regards, qu'apprend-on sur le métier de parent, la façon de le concevoir, la manière de l'exercer ? Qu'est-ce qui change d'un pays à l'autre ? Qu'est-ce qui ne varie pas d'une culture à l'autre ? Et cet amour dont on se targue partout suffit-il ?
Bref, de quoi les enfants, tous les enfants, ont-ils vraiment besoin pour bien grandir ?
Critique du livre "Aimer ses enfants" par Catherine Vincent - Le Monde du 31 mai 2007
Plus que tout, elle aime regarder les enfants jouer. A l'hôpital, où elle reçoit des familles migrantes venues du Maghreb, d'Afrique noire ou d'Asie du Sud-Est. En Indonésie, au Guatemala, en Afghanistan, pays sinistrés par des catastrophes naturelles ou guerrières où elle se rend régulièrement dans le cadre de Médecins sans frontières. Chez elle, à l'école, au hasard de la vie quotidienne, Marie Rose Moro observe les jeux des enfants. "Des objets énigmatiques qui disent autant de l'être que du groupe, de la filiation que des affiliations, du génie individuel que de la transmission du même" : autant dire de tout ce qui passionne cette psychiatre atypique, chef du service de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui mène depuis quinze ans, au carrefour de l'ethnologie et de la psychanalyse, un travail thérapeutique unique en France. Forte de cette expérience singulière, Marie Rose Moro pose un constat : on dit aimer les enfants partout, et partout on les expose à des violences, à des abandons, à des douleurs physiques ou morales.
Plus que tout, elle aime regarder les enfants jouer. A l'hôpital, où elle reçoit des familles migrantes venues du Maghreb, d'Afrique noire ou d'Asie du Sud-Est. En Indonésie, au Guatemala, en Afghanistan, pays sinistrés par des catastrophes naturelles ou guerrières où elle se rend régulièrement dans le cadre de Médecins sans frontières. Chez elle, à l'école, au hasard de la vie quotidienne, Marie Rose Moro observe les jeux des enfants. "Des objets énigmatiques qui disent autant de l'être que du groupe, de la filiation que des affiliations, du génie individuel que de la transmission du même" : autant dire de tout ce qui passionne cette psychiatre atypique, chef du service de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui mène depuis quinze ans, au carrefour de l'ethnologie et de la psychanalyse, un travail thérapeutique unique en France. Forte de cette expérience singulière, Marie Rose Moro pose un constat : on dit aimer les enfants partout, et partout on les expose à des violences, à des abandons, à des douleurs physiques ou morales.